Un jour, un regard, d’aube et d’eau grise mêlé. Un regard qui a croisé le mien, et voilà, voilà… j’étais cuite. Cuite à petits bouillons et je serais bien en peine de dire pourquoi. Evidemment, le charisme pédagogique y est pour quelque chose, mais c’est loin d’être suffisant. Le sourire qui va avec le regard, oui, certes, un petit air à la Etienne Daho, bof, l’humour, bien sûr, la malice, évidemment, la bienveillance, ça tombe sous le sens, un petit quelque chose en plus, tout cela en même temps. Il y a juste un moment où on en conclut que “c’est comme ça”. Et puis il y a eu la morsure de l’impossible, si on considère que quand même, un peu de morale ne nuit pas et puis, une fois la déconvenue digérée… reste le bonheur de tisser de loin en loin un lien ténu qui ressemble quoi qu’il en soit à une amitié.
Reste que c’est ce regard, qui a guidé mes pas, ceux qui m’ont menée sur la route de la reconversion dans un domaine professionnel, l’agriculture, qui n’avait rien à voir avec celui d’où je venais. Ce sont ces encouragements-ci, ces conseils-là, qui m’ont conduite jusqu’à la chaise sur laquelle je suis assise, à l’heure où j’écris ce billet1. Il est des regards qui montrent la route. Et si je fais le compte, depuis l’apprentissage de la gestion -moi qui pleure devant les chiffres- la fameuse et terrifiante épreuve d’EPI du BTS, en passant par les multiples relectures de mon rapport de stage, les conseils d’aller plus loin, mais si, reprendre encore des études, ce serait bien, tu ne vas quand même pas t’en tenir là ; il y a d’ailleurs une école qui n’est pas mal du tout. Et enfin, “je te verrais bien…” Et aujourd’hui, justement, j’y suis, oui. Et j’y suis bien, en effet. Quand j’y pense, je suis émue par tant de clairvoyance.
Il y a cette jubilation que j’ai mise dans la lettre que je t’ai écrite, pour te dire que voilà, j’y étais arrivée, la joie de partager cette réussite avec toi. Car si j’ai marché seule, tu avais si bien éclairé le chemin qu’il a été facile de le suivre. Et il y a des sentiments qui, bien qu’inexprimés, ne passent pas. Ils restent dans mon cœur et me tiennent chaud les soirs d’hiver. Il y a cette certitude : quelle chance de t’avoir rencontré.
Souvent, il ne s’agit que d’une personne au bon endroit et au bon moment pour que toute la vie personnelle ou professionnelle bascule du bon (ou du mauvais) côté.
Tu as eu de la chance qu’elle ait pu basculer du bon côté. Tu as découvert et tu as été encouragée dans ce métier qui te plait.
C’est une grande chance!! et tu rends hommage à cette personne pour l’en remercier en partageant avec nous cette expérience!
Elle est très belle, cette sorte de lettre ouverte, pleine de tendresse. On y lit à chaque mot ce lien ténu mais si fort que tu évoques toi-même.
Notre vie, notre chemin, se nourrissent vraiment des rencontres qu’on peut faire et qui nous changent, parfois profondément.